Changer la lentille à travers laquelle on voit le défi d'attention

Il y a de ces souvenirs d’enfance qui ne nous quittent jamais. Certains sont joyeux, d’autres moins et c’est comme ça pour tous les humains.

Je crois profondément qu’on choisit nos parents et notre famille selon les expériences que notre énergie souhaite expérimenter dans l’aventure terrestre.

Les parents que j’ai choisis sont atypiques. Ah ben tiens-dont !!!

Ma mère vient d’une famille de 14 enfants d’un petit patelin au bord du fleuve Saint-Laurent appelé Port-au-Persil. Mon père vient d’une famille de trois qui a immigré au Canada du Pakistan.

Non mais tant qu’à faire dans la différence et les extrêmes, autant y aller avec le package deal. Après tout, on fait rarement dans la demie-mesure quand on a un défi d’attention.

Deux humains profondément amoureux de deux cultures différentes et on va s’le dire, deux religions diamétralement opposées qui ont un enfant au début des années 70 sans être mariés à une époque où le métissage des cultures était tout, sauf à la mode.

Le hors-norme, la différence et l’atypique, je suis tombée dedans comme Obélix dans la potion magique quand il était jeune.

Mon grand-père disait que j’avais des vers dans le derrière

De ce que ma mère m’a racontée, mon arrivée dans la famille avec ma peau bazanée, mes yeux et cheveux couleur cacao foncé comme un chocolat noir 90%, a été un choc pour mon grand-père.

En plus, j’avais la bougeotte, je parlais beaucoup et j’étais gauchère.

Non mais tant qu'à explorer la thématique de la différence, autant y aller all-in, comme dans la chanson du groupe American Authors - Go Big Or Go Home.

En atterrissant dans cette famille, ma mission était de faire briller la différence, qui est définitivement un fil conducteur dans la vie et c’est au début de la quarantaine que j’allais faire le lien...

J’me souviens qu’en plus de dire : elle a des vers c’t’enfant là, mon grand-père me tapait sur les doigts parce que j’étais gauchère et ça me faisait suer.

Finalement, c’est sans doute grâce à lui si je suis ambidextre.

L’autre différence qui était là sans que personne le sache c’est le défi d’attention (TDAH) et c’est là qu’il prend tout son sens parce que oui, pour moi il en a un.

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Comment ?

Tu ne le sais peut-être pas, mais c’est un choix que tu as, de décider qu’à partir de maintenant, tu changes de trajectoire pour avoir une autre perception du défi d’attention.

Quand je pense à toutes les étiquettes qui viennent avec le TDAH, je me demande pourquoi on a accordé autant d’attention aux difficultés.

Imagine l’impact que ça aurait eu sur ton estime de soi, ton discours interne et la manière dont tu te perçois si, pour chaque défi lié au TDAH, on avait pris le temps d'identifier des aspects positifs et mettre des gommettes à côté (ouiiii, des gommettes, j’aimais tellement ça quand j’étais au primaire).

Éparpillé aurait pu être accompagné des mots passions et curiosité.

Désorganisé aurait pu être jumelé à créativité et originalité.

Intense aurait pu signifier énergique et dynamique.

Je sais qu’on met les bons côtés en avant-scène plus qu’avant, qu’on est de plus en plus nombreux à changer le discours du TDAH, mais il y a encore place à l’amélioration.

T, peut vouloir dire talentueux au lieu de trouble, d peut signifier différent au lieu de déficit, a ça pourrait être pour audacieux, h pour hilarant.

Et toi, par quels mots positifs remplacerais-tu les lettres TDAH ?

Ce serait chouette que tu me les partagent.

Célébrer la différence, c’est pour ça que je fais ce que je fais

Plusieurs expériences marquent notre parcours de vie et la manière de réagir fait toute la différence.

Alors quand j’ai appris à 40 ans que j’avais un défi d’attention, qu’est-il arrivé tu crois ?

Je l’ai vu comme une différence de plus sur ma liste, tout simplement.

Il y a aussi eu un soupir de soulagement et beaucoup de questions ont trouvé des réponses, certes. Je n’étais pas folle, il n’y avait rien qui ne tournait pas rond chez moi même si j’en avais douté pendant une bonne partie de ma vie.

Ça venait mettre un baume, mais ce n’était pas assez. Je savais que ça pouvait être plus que ça.

J’ai fini par comprendre que ce n’est pas un hasard si je suis née avec le défi d’attention et que j’avais des parents atypiques et hors-normes, car ils ont tracé le chemin avant moi.

Au plus profond de moi, un désir de faire une différence dans la vie des personnes qui ont le même cerveau que moi est né.

Huuum, non, le désir ressemblait plus à un volcan en éruption.

En fait, ce désir volcanique était probablement là depuis toujours, sans que je le sache.

C’est le sens que j’ai choisi de donner à tout ça et qui me motive à vouloir changer la lentille à travers laquelle tu perçois le défi d’attention.

Alors, on fait ça comment ?

Une chose est certaine, je ne peux pas le faire toute seule et je sais qu’on est plusieurs à en avoir assez des perceptions et des jugements que les autres ont à propos du défi d'attention.

De toute manière, qu’est-ce qu’ils savent de nos défis et comment on les vit s’ils n’ont pas un cerveau comme le nôtre.

Ne sont-ils pas très mal placés pour juger, critiquer et nous dire comment on devrait faire les choses, comment on devrait être ?

C’est à ça je t’invite à dire STOP, c’est assez. Je connais la chanson et j’ai envie de changer d’air.

Changer de lentille, c'est prendre de l'altitude pour accéder à une nouvelle perception, changer notre perception de nous-même et de notre différence pour enlever de la lourdeur.

Peut-être que tu te dis : oui, mais c’est la pire chose qui m'est arrivé dans la vie, ça me cause tellement de problèmes et y’a rien de positif là-dedans.

Ça, c’est la façon dont ton ego s’y prend pour s’assurer que tu restes dans le rôle de la victime afin de pouvoir te protéger.

C’est aussi donner beaucoup (trop) de pouvoir à quatre petites lettres.

Et si en ce moment, selon tes expériences, c’était la pire chose qui t’étais arrivée dans ta vie ?

Le simple fait d’ajouter en ce moment enlève la finalité et permet de créer de l’ouverture sur de nouvelles possibilités.

Ce n’est pas parce que le défi d’attention a amené des difficultés et compliqué ta vie professionnelle, personnelle ou amoureuse que ce sera toujours comme ça, mais rien ne changera si tu ne crois pas que c’est possible.

Se détacher de ce qu’on nous a dit que le défi d'attention était

Je pourrais écrire un troisième livre où je partage ma vision, mon message et tout le comment du pourquoi que le temps est venu de changer la lentille à travers laquelle on voit le défi d’attention pour créer un regard totalement nouveau.

Une des étapes pour y arriver est de prendre de la distance par rapport aux définitions qu’on connaît et tourner notre regard à l’intérieur de soi pour ainsi découvrir les nôtres.

Pas les définitions destinées à nous conformer ou nous faire fiter dans un moule, mais celles qui sont cohérentes et qui font du sens pour toi.

Le reste, on a intérêt à s’en foutre parce que la meilleure façon de se départir du poids du TDAH, c’est en arrêtant de croire ce qui est dit par celles et ceux qui n’en savent rien.

Juste ça, c’est énorme. 

Certains prendront de l’altitude et verront que tu n’es pas la somme des difficultés liées au défi d’attention. 

D’autres ne comprendront jamais alors ne perd pas de temps avec eux et ne laisse surtout pas leur influence faire de toi quelqu’un que tu n’es pas.

No. No. No.

Il y a beaucoup à gagner en apprenant à mieux te comprendre. 

Il y a beaucoup à gagner en te permettant d’être toi sans avoir peur d’être trop ou pas assez.

Il y a beaucoup à gagner en changeant ta perception du défi d’attention.

Quels sont les 3 éléments positifs que tu aimerais mettre dans ta nouvelle façon de voir ta différence ?